Retour de Tunisie : une conviction

Humeur n°165 -
Jeudi 21 Mai 2015 - Jean-Louis Guigou

Le congrès annuel « de Réalités » à Hammamet est un « bon thermomètre » de la situation économique, politique ressentie par la société civile. Certes, ce forum est fréquenté par une large fraction des « élites » occidentalisées, mais la liberté d’expression permet d’élargir le champ des opinions.

Un constat : une certaine impatience se manifeste après 4 ans de révolution et transition. Impatience et inquiétude devant des « apprentis-sorciers », des prétendues élites et décideurs politiques, qui souvent n’assurent que la promotion de leur ego et ne sont pas suffisamment encrés et insérés dans le tissu régional tunisien.

Les jeunes (étudiants, diplômés, classe moyenne) recherchent le débat, la confrontation avec les « Séniors » qui souvent se défileraient.

Une conviction : on ne peut pas s’opposer au fait religieux dans les pays arabes. Le « camp d’éradicateurs » fait fausse route. Cette réalité sociologique est dans tous les échanges de la société civile, mais occultée dans de nombreux cercles politiques.

Le fait religieux est consubstantiel des peuples du désert et de la Méditerranée.

Dès lors on comprend la lenteur de la transition politique et le pragmatisme des leaders d’Ennahdha et de Nouda Tounes, qui dans le mouvement, le compromis quotidien, le travail parlementaire, la gestion de la sécurité réalisent en même temps une profonde mutation. On ne nait pas démocrate ! On le devient à la suite d’efforts incessants et, à chaque génération, en commençant par le savoir-vivre ensemble, qui devrait être enseigné dans toutes les écoles, dans tous les pays.

 

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