Un plan d'aménagement pour le Sahel

Humeur n°132 -
Lundi 27 Janvier 2014 - Jean-Louis Guigou

Le Sahel ne peut pas rester un espace d'instabilité. Il faudrait mettre en œuvre un plan de développement du Sahel, commencer par consulter les populations traditionnelles et leur proposer un plan d'Aménagement et de valorisation de leur immense et riche territoire.

Quatre projets pourraient leur être proposés :

1.    Quelques grandes lignes de chemin de fer transsahariennes. Reprendre l'esprit de conquête de l'Ouest Américain, au profit des autochtones du désert. Quelques lignes de chemin de fer, doublées de routes (ou autoroutes) pourraient relier la rive Nord de la Méditerranée au Centre du Continent africain. En effet, comment approvisionner et faire du commerce avec le Niger, le Tchad et le Mali, enclavés, à partir de l'Europe, si ce n'est en coproduisant en Algérie, au Maroc et en Tunisie et en créant des lignes de chemin de fer vers l'intérieur du continent. Elles ont déjà été tracées, quelques-unes exploitées, comme par exemple au départ du Maroc, Oujda, Figuig, ou au départ d'Algérie, Alger, Ghardaïa, El Golea, Adrar, Bechar pour prolonger la ligne vers (Tessalit) Gao (Mali) et Niamey (Niger). D'autres lignes de chemin de fer pourraient partir de la Tunisie, de la Libye et de l'Egypte vers le Soudan. Le Commerce Nord/Sud et Sud/Nord est toujours "profitable" pour exploiter les complémentarités. Ces lignes de chemin de fer relieraient les oasis, les gares deviendraient des pôles de développement  et d'échange, avec des écoles, des dispensaires, des lieux de transformation agricole, des centres vétérinaires pour les troupeaux de chameaux et de chamelles.

2.    Le développement des énergies renouvelables occupera une place centrale dans le développement du Sahel. Pour les usages locaux domestiques et industriels et pour l'exportation vers les pays africains du  voisinage nord (Afrique du Nord) et sud (Afrique saharienne). Une industrie du renouvelable trouverait parfaitement sa place dans le Sahel.

3.    La promotion de l'agriculture et de l'agro-alimentaire du Sahel. Avec l'énergie (renouvelable) l'eau sous-terraine devient exploitable et disponible. Avec l'eau c'est l'agriculture et l'élevage qui se développent.
Les oasis sont déjà à l'origine d'un bond fantastique de l'agriculture biologique trans-saison. Quant à l'élevage, la Mauritanie a déjà exprimé le souhait (avec des troupeaux de deux millions de chamelles, dont le lait est anti cholestérol et diurétique), parce qu'on ne peut pas le transformer en beurre) que soient crées, en plein désert, a proximité des oasis, des stations de contrôle sanitaire et d'exploitation du lait et de la viande des chameaux.

4.    Les exploitations minières abondantes du Sahel pourraient donner lieu à des industries de transformation sur la côte atlantique - comme Nouadhibou en Mauritanie avec le fer - et assurer la rentabilité des liaisons de chemin de fer assurant les liaisons Ouest (Atlantique Est intérieur du Sahel).

Créer des activités et des emplois, quadriller l'immense territoire du Sahel, relier le Nord de l'Afrique à l'Afrique Sub-saharienne ne sont pas des utopies mais des projets qui dans les dix ans vont se réaliser.

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