Bâtir une Méditerranée de projets

Humeur n° -
Lundi 24 Septembre 2012 - Agnès Levallois
Lors de la conférence des ambassadeurs, le président de la république a marqué sa volonté de relancer le dialogue euro-méditerranéen, notamment à travers le groupe 5+5.

Dans son discours, tenu lors de la conférence des ambassadeurs, François Hollande a déclaré: «Ma priorité est de développer ce que j’appelle une Méditerranée des projets… souhaitant que les compétences du secrétariat de l’Union pour la Méditerranée soient mieux utilisées avec l’engagement de l’Union européenne et particulièrement de la Commission». Il se démarque de son prédécesseur en affirmant son intérêt pour cette région, mais en évitant d’aborder la dimension politique tant le contexte est délicat après les bouleversements et les périodes de transition que vivent plusieurs pays engagés dans l’UPM. Il est également intéressant de noter que le président français a abordé la coopération avec les pays du Maghreb, y compris à travers le groupe 5+5 qui devrait permettre de relancer le dialogue.

Des objectifs réalistes

Face à la difficulté de fonctionner de l’UPM, le recours à une instance plus resserrée paraît être un moyen de poursuivre le dialogue avec des objectifs certes plus modestes mais plus réalistes. Il est significatif de relever que, depuis un an, plusieurs réunions du 5+5 se sont tenues sur différents sujets. D’ailleurs, les ministres des Affaires étrangères déclaraient en février dernier que ce groupe était le noyau dur de la coopération euro-méditerranéenne.

Le président a en outre souligné: «Il y a, entre les deux rives de la Méditerranée, de nombreuses complémentarités. De cette manière pragmatique, nous pouvons envisager une maîtrise efficace de l’immigration, améliorer les échanges professionnels et universitaires, aider l’administration publique de ces pays à se moderniser, puis encourager les échanges entre les milieux d’affaires». Ces propos reflètent une volonté pragmatique de travailler sur des sujets précis. Il est possible que certains regrettent un manque de souffle, mais il est préférable d’être réaliste et de ne pas susciter d’espoirs qui ne pourraient pas être tenus.

D’autant que toute politique vis-à-vis des pays du Sud de la Méditerranée doit être élaborée au niveau européen et que la France ne doit pas conduire seule ce dessein.


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