Le devenir des révolutions arabes suspendu à l’économie

Humeur n° -
Mardi 11 Octobre 2011 - Agnès Levallois
Le tourisme va-t-il reprendre dans les pays de la rive sud de la Méditerranée ?

La question est sur les lèvres de tous les responsables du secteur tant l’enjeu économique est essentiel. Avec des chutes allant de 40% à 80% au cours des premiers mois de l’année, les conséquences sont lourdes pour un secteur qui représente plus de 10% du pib et qui fait vivre, par exemple, un Égyptien sur sept. Les situations sont contrastées. Si le Maroc a été moins touché que la Tunisie il enregistre néanmoins une baisse. Le dernier baromètre
de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) note une reprise de la demande en Égypte et Tunisie. En revanche, les voyageurs ont totalement déserté la Syrie alors qu’elle s’était lancée dans une politique d’investissements. La situation est tout aussi catastrophique au Yémen. Le Liban, qui pâtit également de tensions à sa frontière, enregistre une baisse de 25% du nombre de touristes sur les sept premiers mois de l’année. C’est donc bien toute la
région qui est affectée.

OFFRIR DES PERSPECTIVES

Au-delà de l’évolution du tourisme, c’est la situation économique dans son ensemble qui est en question et le devenir des révolutions. La mise en place de réformes ambitieuses permettant des créations d’emploi, notamment pour les jeunes, une vraie redistribution des fruits de la croissance et une plus grande attention à l’ensemble du territoire, visant à ne pas favoriser une ou deux régions seulement, comme cela a souvent été le cas, offriraient des perspectives aux populations qui, sinon, risquent de désespérer.

La reprise des investissements directs étrangers participerait à la reprise. L’aide internationale est évidemment indispensable et c’est le sens du signal envoyé par les ministres des Finances des pays engagés dans le Partenariat de Deauville réunis à Marseille en septembre.

Sommes certes insuffisantes pour relever le défi de la transition mais veillons déjà à ce que les promesses de prêts soient suivies d’effets et que les actions proposées pour
accompagner cette période délicate mais porteuse d’espoir ne laissent personne sur le bord du chemin.

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