LE G8 ET LA MÉDITERRANÉE

Humeur n° -
Lundi 11 Juillet 2011 - Agnès Levallois
Comment accompagner les bouleversements au Sud de la Méditerranée ?

Telle a été la question posée aux pays les plus riches de la planète, réunis à Deauville les 26 et 27 mai 2011, et qui ont lancé à cette occasion le Partenariat de Deauville.

Le « printemps arabe » est un défi aussi bien pour les pays du Sud que pour ceux du Nord et ces derniers ont compris la nécessité d’aider la période de transition afin de préserver le formidable mouvement citoyen qui s’est déroulé en Tunisie, en Égypte et qui tente de se faire entendre dans d’autres pays comme la Libye, la Syrie, le Yémen… Il y a urgence à agir car la principale ressource qu’est le tourisme est réduite à sa plus simple expression et les prévisions de croissance sont évaluées à 1% pour 2011 (contre 5,1% en 2010) pour l’Égypte et à 1,3% pour la Tunisie (contre 3,7% l’année dernière) et le taux de chômage va augmenter de façon sensible. Il faut donc accompagner cette phase de transition d’autant que les projets d’investissements directs dans les pays du Sud ont diminué de 13% par rapport au rythme de 2010, selon l’observatoire Anima Investment.

DÉFI DE TAILLE

Avant de se rendre à Deauville où ils étaient invités, Béji Caïd Essebsi, Premier ministre tunisien, avait chiffré les besoins de son pays à 25 milliards de dollars sur cinq ans, et son homologue égyptien, Essam Charaf, entre 10 et 12 milliards de dollars d’ici à mi-2012.

Des négociations sont en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) pour une aide de 3 à 4 milliards.

La Banque mondiale a élaboré un plan d’aide d’un montant de 4,5 milliards à l’Égypte sur les deux années à venir afin de renforcer son budget et 1,5 milliard a été promis à la Tunisie. La Banque européenne d’investissement (bei), institution de financement à long terme de l’UE, mais aussi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), se mobiliseront, mais l’aide prendra la forme de prêts. Dès lors, le risque est grand de créer des problèmes politiques et économiques difficiles à surmonter pour ces pays lorsqu’il faudra rembourser ces sommes.

Au-delà de ces annonces, il faut mettre en place, le plus rapidement possible, les mécanismes afin que les gouvernements puissent répondre aux demandes sociales fortes des populations les plus fragiles et éviter qu’elles dénoncent l’aggravation de leur situation de vie à la suite des révolutions. Le défi est de taille

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