L’intégration régionale, clé de la croissance

Humeur n° -
Dimanche 28 Octobre 2012 - Agnès Levallois
Créer une intégration régionale dans le Maghreb profitera non seulement aux pays partenaires mais aussi à l'Union Européenne.

La préoccupation majeure au Nord et au Sud de la Méditerranée est de créer de la croissance pour répondre aux attentes des populations et leur donner des perspectives d’avenir. Est-ce le moment de donner un souffle nouveau à l’Union pour la Méditerranée ? C’est l’ambition de son secrétaire général, Fathallah Sijilmassi, qui entend profiter de la nouvelle dynamique politique dans les pays de la rive sud pour que ces derniers s’approprient les projets et en proposent de nouveaux en s’appuyant sur  l’expertise du secrétariat. L’autre ambition portée par les acteurs des deux rives est d’aider à l’intégration régionale, seule à même de créer la croissance tant attendue. Voeu pieux ? Tous les analystes et observateurs s’accordent à dire que la Méditerranée est la région la moins intégrée au monde – le coût du non-Maghreb est estimé entre 1 à 2% du PIB par pays – et que la priorité des nouveaux responsables doit être d’avancer dans cette voie. Le président tunisien, Moncef Marzouki, ne manque pas une occasion d’en parler et il a déclaré qu’un « espace de 100 millions de  consommateurs pouvait être un atout aussi pour le développement de l’Europe car le Maghreb a besoin d’infrastructures». Il a d’ailleurs proposé, lors du deuxième sommet des chefs d’États et de  gouvernement du «5+5» qui s’est tenu à Malte, les 5 et 6 octobre, une réunion au niveau des chefs d’État et de gouvernement de l’Union du Maghreb arabe (UMA) avant la fin de l’année.

Bénéfices partagés

L’annonce a été saluée par José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, présent à Malte, qui estime que les avantages d’une intégration ne sont pas seulement économiques mais touchent également le développement humain dans la région. Selon lui, les bénéfices d’une intégration plus étroite dans le Maghreb seront partagés entre les citoyens des pays partenaires et profiteront aussi aux pays voisins dont ceux de l’UE. Voilà le défi que nous devons relever car si cette construction régionale ne peut être que le fait des Maghrébins, l’Europe peut aider à ce processus. Une  dynamique est à l’oeuvre et tous les outils doivent être mobilisés à cette fin.
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