Neemat Frem: Ipemed peut donner une impulsion nouvelle aux entreprises libanaises

L’adhésion d’entreprises et d’établissements bancaires libanais de premier plan, en 2010, a correspondu à l’internationalisation d’Ipemed visant à créer un réseau portant la voix des entreprises du Sud, de l’Est et du Nord de la Méditerranée auprès, entre autres, des dirigeants politiques et de la Commission européenne. Une structure, Ipemed Liban, a été mise en place, coordonnée par Antoine Abou Samra, DG du groupe Bader, qui permet une meilleure interactivité entre Beyrouth et Paris. Elle a organisé plusieurs manifestations au Liban dont un séminaire sur les partenariats public-privé en Méditerranée à partir de la réalisation d’une étude qui devient un label et fait école dans d’autres pays de la région. Aujourd’hui, sept entreprises libanaises sont adhérentes à Ipemed: Blom Bank, Byblos Bank, Dar El Handasah, Debbas Holding, Indevco, Kafalat et Matelec.


Quelles sont les raisons qui incitent les entreprises libanaises à rejoindre Ipemed?

Dans le contexte d’un rapprochement entre l’Europe et la Méditerranée, l’Union pour la Méditerranée pourrait être une dynamique importante pour le renouveau des pays du Bassin méditerranéen. Mais depuis sa création, de nombreux blocages politiques, dus à la complexité des relations entre le Nord et le Sud de la région, ont pesé sur l’UpM. Les institutions publiques locales dans plusieurs pays du Bassin ont besoin de stimulation externe pour rompre l’inertie ambiante.
En se focalisant sur l’économie et les échanges commerciaux entre les différentes zones de la région, Ipemed peut servir de catalyseur pour donner une impulsion nouvelle. Par exemple, ses adhérents peuvent bénéficier des capacités du networking. De plus, ses dossiers de recherche et ses expertises étoffent la qualité des échanges et créent des opportunités.

Cet intérêt est-il l’expression de leur engagement pour un rapprochement euro-méditerranéen?

Depuis très longtemps, le Liban est un acteur du développement de la zone euro-méditerranéenne. Les réalisations des Phéniciens en sont une parfaite illustration. Plus récemment, les Libanais, du fait de la taille réduite de leur marché intérieur, ont activement commercé avec les pays de la région et y ont même implanté des activités. La zone Euro-Méditerranée et les pays du Moyen-Orient sont un terrain de jeu idéal pour les acteurs économiques libanais. Du fait de son positionnement géographique, le pays joue un grand rôle dans les échanges entre ces deux zones. L’intérêt des institutions libanaises pour Ipemed est sans doute l’expression de leur engagement pour un rapprochement euro-méditerranéen. C’est une grande responsabilité pour Ipemed.

Après la manifestation que nous avons organisée à Beyrouth, pensez-vous que d’autres entreprises vont rejoindre Ipemed?

Pour mener à bien ce travail de rapprochement il faut, dans les deux années à venir, concrétiser des projets et créer de véritables opportunités et des synergies entre les membres. Notre objectif est de pouvoir élargir la base de nos adhérents.