Nouvel élan

Humeur n° -
Samedi 07 Juillet 2012 - Agnès Levallois
Clin d’oeil entre Mahmoud Abbas, Premier ministre de l’Autorité palestinienne, et Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse au Quay d’Orsay, le 7 juin 2012.
L’heure est au réalisme et à une nouvelle méthode : celle des coopérations à géométrie variable qui rassemblent des pays sur des projets précis, en faisant une large place aux jeunes.

En dépit de certains aspects sombres du passé, notre histoire avec le monde arabe est d’abord une histoire partagée. Les révolutions arabes ouvrent une page nouvelle de cette rencontre historique avec la France, puissance d’influence. Il nous revient de l’écrire ensemble, en amitié et en partenariat avec les peuples arabes, faisant de la Méditerranée un espace prometteur de coopération et de partage ». C’est en ces mots que Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a conclu son premier grand discours sur la France et le nouveau monde arabe. Le chef de la diplomatie a dressé un état des lieux du monde arabe à l’heure des révolutions autour de trois questions: qu’espérer, que craindre et enfin que faire ? Il a exprimé sa volonté de s’affranchir de tout ce qui pouvait ressembler à une tutelle, à un paternalisme, même s’il est pro-révolutionnaire et a insisté sur la nécessité de laisser le temps aux transitions.

Là où il a exprimé une opinion nouvelle, c’est lorsqu’il a parlé de la Méditerranée, de son avenir et, plus particulièrement, de celui des mobilités entre les deux rives en insistant sur la place des jeunes dans le partenariat. Il a, bien entendu, parlé de l’abrogation de la circulaire Guéant, signe fort attendu par les étudiants et signe de la volonté de permettre les échanges universitaires. Tout en reconnaissant que l’Union pour la Méditerranée partait d’une ambition généreuse, il l’a qualifiée de maladroite mais il a néanmoins proposé d’utiliser son secrétariat, qui a montré son utilité en gérant des projets de coopération. L’heure est au réalisme sur ce que nous pouvons et devons faire et à une nouvelle méthode, celle des coopérations à géométrie variable qui permettent de rassembler des pays volontaires sur des projets précis. Il ressort de ce propos la prise en compte de la complexité des situations aussi bien sur la rive sud que sur la rive nord ; la France se doit de continuer à porter les ambitions, la priorité méditerranéenne auprès de ses partenaires de l’Union européenne.

Cette approche rejoint celle d’Ipemed qui travaille à la convergence en favorisant les échanges entre les dirigeants du Nord et du Sud de la Méditerranée, les chefs d’entreprise, les experts, les politiques et qui appelle à une intégration régionale, indispensable pour le devenir des pays concernés. Il convient dès lors de relancer une réflexion commune afin de donner un nouvel élan et contribuer au devenir de cette région qui vit une période exaltante, parfois inquiétante mais porteuse d’espoir pour les nouvelles générations.

Partagez cet article
Imprimer Envoyer par mail