Où en est le Partenariat de Deauville?

Humeur n° -
Mardi 29 Mai 2012 - Michel Roche
Le Partenariat de Deauville, dont la mission est de soutenir les transformations politiques et économiques des pays du Sud, est désormais bien en place. Le sommet de Camp David a permis de confirmer ses engagements.

Le Partenariat de Deauville, lancé lors du sommet du G8 à Deauville en mai 2011, a poursuivi ses travaux en 2012 dans le cadre de la présidence américaine du G8. La préparation sommet de Camp David des 18 et 19 mai a donné lieu à une série de rencontres qui permettent d’avoir une vision sur les actions engagées depuis l’année dernière et sur les perspectives de développement du Partenariat. Sa définition générale se trouve confirmée et précisée. À l’occasion d’une réunion en Jordanie, les 11 et 12 avril, le pilier Commerce, Investissement et Intégration du Partenariat a été lancé ; celui-ci sera appelé à poursuivre les travaux de la Banque mondiale (CMI Marseille) et de la Banque islamique de développement.

La déclaration adoptée à cette occasion rappelle l’engagement des pays du G8 à soutenir l’investissement dans les pays du Partenariat, et l’engagement de ces derniers à mettre en place un environnement économique favorable. Plusieurs priorités ont été soulignées: la coordination nécessaire entre les différentes initiatives; l’importance des PME dans le développement économique; l’objectif de l’intégration régionale et mondiale. À noter également la formule selon laquelle la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a le potentiel nécessaire pour devenir l’une des régions les plus dynamiques du monde.

À Washington le 20 avril, les ministres des Finances ont également fait le point sur les principales initiatives prises par la communauté internationale: Partnership Capital Market Initiative, destiné à permettre l’accès des pays du Partenariat au marché des capitaux ; Private Sector Development Initiative, lancée par les institutions financières internationales ; une prochaine extension de la compétence de la Berd aux pays du Partenariat(1); une plateforme de coordination des initiatives sous la direction de la Banque africaine de développement. La création d’un Transition Fund sera également proposée lors du prochain sommet.

Un séminaire de haut niveau à Paris le 24 avril, sous la présidence du secrétaire d’État américain à la Croissance économique, a permis de préciser les objectifs dans le domaine de la gouvernance.

La mécanique du Partenariat est désormais bien en place, même si elle est encore appelée à se renforcer, et les actions engagées par les grandes institutions financières internationales font l’objet d’une coordination étroite. La participation des Arabes à l’effort de la communauté internationale, à travers la Banque islamique de développement, l’Arabie saoudite, les Émirats et le Qatar, constitue également un élément important. Le sommet de Camp David a permis de confirmer ces orientations; il a été l’occasion d’aborder la question des engagements financiers avec la référence à un éventuel Fonds de transition. Mais la véritable échéance à ce sujet sera la réunion des ministres des Affaires étrangères qui se tiendra en septembre.


Des priorités confirmées

La réunion de Camp David a permis de confirmer l’engagement du G8 en faveur des pays en transition démocratique dans le cadre du Partenariat. Elle a également été l’occasion de faire le point sur les principales initiatives de la communauté internationale en faveur de ces pays, notamment la décision de la Berd de créer un fonds et de saluer les initiatives des pays du Partenariat avec leur déclaration sur la protection des investissements. Les priorités ont été rappelées, telles que l’appui aux PME, la nécessaire transparence, l’appui aux investissements et l’effort pour recouvrer les biens volés par les dictatures.

 
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1. Lors de la réunion annuelle de la Berd le 19 mai, il a été décidé de créer un fonds d’un milliard d’euros pour appuyer les démocraties émergentes avec l’ambition de porter rapidement sa capacité de financement à 2,5 milliards d’euros. Sont concernés dans un premier temps le Maroc, l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie.





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