Paris-Alger : trouver les bonnes réponses

Humeur n° -
Jeudi 03 Janvier 2013 - Agnès Levallois
La coopération active que les deux présidents ont établie, tant sur le plan économique que diplomatique ne doit pas faire oublier que de nombreux problèmes restent à régler, notamment au Sahel.

 Le voyage officiel du président Hollande en Algérie et celui du Premier ministre au Maroc ont permis, dans le premier cas, de relancer le dialogue avec ce pays et d’entamer un processus de réconciliation souhaité par les deux parties et, dans le second cas, de rassurer les Marocains sur le fait que le rapprochement avec Alger n’aurait pas d’incidence sur la relation entre Paris et Rabat. Date a d’ailleurs été prise pour un prochain voyage officiel du président français au Maroc.

Selon un sondage réalisé par l’institut Okba pour un quotidien algérien, «57% des Algériens souhaitent une relation exemplaire avec la France, l’ancienne puissance coloniale». Ce qui confirme le climat ressenti lors du déplacement du président en Algérie. Quant au Quotidien d’Oran, il déclare que «la France a besoin de l’Algérie». Sur le plan économique, des annonces ont été faites. La plus attendue était celle de l’usine Renault (voir p.2), projet emblématique des nouvelles relations économiques. Si la coopération économique est essentielle, il convient aussi d’impliquer la société civile, particulièrement les jeunes qui entendent pouvoir circuler plus facilement. Ils attendent une politique de visas ouverte et des échanges universitaires plus nombreux.

La situation s’est complexifiée avec l’intervention de la France au Mali et la prise d’otages sur le site d’In Amenas. Une coopération a été développée par les deux pays avec l’autorisation donnée aux Français de survoler l’Algérie. Il n’est pas sûr que cet accord ait recueilli l’assentiment de la population ou de toutes les instances de décision algériennes, certaines y voyant une entreprise néo-coloniale. Les deux capitales doivent relever le défi qui se pose au Sahel dans le domaine sécuritaire. La relation forte entre les présidents Hollande et Bouteflika permettra-t-elle de résoudre les problèmes ? Les groupes armés présents dans le Sahel représentent un défi complexe à relever et l’option miliaire n’y suffira pas. L’Algérie est un partenaire incontournable pour régler la question touareg, nœud de la stabilité régionale. Gageons que le dialogue instauré entre Alger et Paris permettra de trouver les bonnes réponses au drame qui se joue dans cette partie du monde.

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