Passer aux actes

Créer une coopération basée sur la complémentarité: telle est l’une des conclusions du rapport d’Ipemed sur les relations Europe-Méditerranée-Afrique du Nord. Mais, pour y arriver, il faut des mesures concrètes.

Que faire pour donner un nouvel élan aux relations entre les deux rives de la Méditerranée? Cette interrogation est celle de Martin Schulz, président du Parlement européen, qui, pour clôturer son mandat de président de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée [1], a non seulement organisé le premier sommet des présidents des Parlements de l’UPM à Marseille mais a également demandé au Comité d’orientation politique d’Ipemed une étude prospective sur les relations Europe-Méditerranée-Afrique du Nord. Les conclusions du rapport, présentées à Bruxelles devant la commission politique de l’AP- UPM, ont reçu des parlementaires un accueil des plus positifs car la démarche proposée est celle d’une coopération basée sur le respect et la complémentarité.

Elle relance de fait l’UPM avec une approche concrète, laquelle doit être soutenue par une volonté politique. Mais la préoccupation première des parlementaires est de transformer ces propositions en action, qu’elles deviennent réalité pour les populations concernées. En effet, le moment révolutionnaire qui a vu la chute des «anciens régimes» est passé, ainsi que les élections. L’heure est donc à la gestion de l’économique et du social sans laquelle de fortes tensions pourront de nouveau se manifester.

double démarche Cette double démarche montre l’engagement de Martin Schulz pour faire de cette zone une priorité pour l’Europe, ce qui n’est pas le cas actuellement, en dépit de nombreux discours sur le soutien apporté aux soulèvements dans les pays arabes. Il considère que «l’Union européenne est en train de rater une chance historique». Le prétexte de la crise dans les pays du Nord est régulièrement avancé pour justifier la réduction des moyens alors que les besoins sont considérables dans tous les domaines.

Les pays méditerranéens sont souvent au cœur de l’actualité car ils vivent une période agitée, mais comment peut-il en être autrement ? Ne sombrons pas dans le pessimisme pour autant, car des rebondissements peuvent encore avoir lieu, tout comme le regard idéalisé de la dynamique révolutionnaire doit être tempéré par la réalité. Travaillons ensemble, pays riverains de la Méditerranée, pour un avenir commun et ne tombons pas dans le piège du repli sur soi en passant à côté des sociétés qui se sont remises en marche.

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[1]. La Jordanie a pris en charge en avril 2013 pour une année la présidence de l’Assemblée parlementaire de l’UPM.